Des animaux qui parlent, les fabulistes en ont imaginé beaucoup. Il est en effet plus facile d'instruire par le biais de ces courts récits, souvent en vers, qui font la part belle au dialogue et au monde animal.
Certaines sont morales, d'autres seulement destinée à nous divertir, toutes jouent sur l'analogie entre l'animal et les qualités qu'il représente. Le Renard est rusé et flatteur, la tortue prend son temps, le lion représente le roi des animaux et la hyène incarne la traîtrise.
"La cigale ayant chanté
"Tout l'été
"Se trouva fort dépourvue
"Quand la bise fut venue."
Jean de la Fontaine aime à mettre en scène des animaux dans ses fables. Il les fait parler, agir, penser et montre à travers eux les défauts des hommes. Il a écrit plus de 500 fables qui sont une satyre de la société à l'époque de Louis XIV.
Notre cigale s'en va donc voir la fourmi sa voisine, beaucoup plus prudente qu'elle...
"la priant de lui prêter
"Quelques grains pour subsister
"Jusqu'à la saison nouvelle"
"Mais la fourmi n'est pas prêteuse,
"c'est là son moindre défaut".
"Que faisiez vous au temps chaud?
"Dit-elle à cette emprunteuse.
"Nuit et jour, à tout venant
"Je chantais, ne vous déplaise.
"-Vous chantiez? J'en suis fort aise:
"Et bien dansez maintenant."
Bien souvent les fables contiennent une morale explicite ou implicite. Car la Fontaine voulait divertir tout en amusant son public, mais il voulait aussi se situer dans la continuité des grands fabulistes de l'Antiquité que sont Esope le grec (VIIe VIe siècle avant JC) et Phèdre le latin. Puis plus tard au XIIe siècle de Marie de France. En attendant Jean Anouilh et le XXe siècle, avec un recueil de 43 fables publié en 1961, il y a 50 ans.
C'est à Esope que nous devons notamment "Le corbeau et le Renard" ou encore "Le lièvre et la Tortue", deux fables qui seront ensuite reprises par Jean de La Fontaine.
