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vendredi 8 mars 2013

Qui a tué le Dodo? Cet oiseau mythique...

"Qui a tué le Dodo?" Ce pourrait être le début d'une enquête policière. Mais c'est surtout le titre d'un petit ouvrage de Bernard Pichon sur ce drôle d'oiseau aujourd'hui disparu. Un animal devenu une légende pour les chercheurs et les passionnés.
 
Le Dronte des Mascareignes, appelé aussi Dodo, était un oiseau très lourd et incapable de voler. Il vivait à l'Ile Maurice, officiellement découverte en 1511 par le portugais Domingo Fernandez Pereira.
Pereira surnomme cette ile "l'Ile aux Cygnes" (Isla do Cerne) car de très nombreuses espèces d'oiseaux s'y trouvent. Mais nous ne saurons jamais si ces supposés cygnes étaient ou non des Drontes car la majorité des observations rapportées par les navigateurs portugais ont brûlé en 1707 lors du grand tremblement de terre de Lisbonne et des incendies qui ont suivi.

Avec sa silhouette empâtée, ses pattes crochues, ses manières disgracieuses et son profil peu photogénique, le Dodo est pourtant devenu l'un des emblèmes des défenseurs de l'environnement. Il est représenté sur de nombreux timbres émis par l'Ile Maurice depuis 1954, mais aussi par d'autres pays comme Cuba ou le Laos.

Dodo Disney : "Alice au Pays des Merveilles"
On le voit même s'afficher sur des bouteilles de bière "What Else?", la bière réunionnaise Bourbon.
Il doit cette popularité à sa physionomie joviale et emblématique de l'Ile.
Et une colonie de dodos s'est aussi invitée dans le film "L'Age de Glace" sorti en 2002. (à visionner en fin de post)
Le dodo apparaît aussi dans l'oeuvre de Lewis Caroll "Alice au Pays des Merveilles" ou il fait une course avec l'héroïne, avant d'être repris par Disney pour son film d'animation du même nom.

Comparé à un cygne, ou à une autruche pour sa taille, à un "oiseau  de nausée" pour sa chaire rassasiante mais dure, à un aigle pour ses serres crochues, ou à un vautour pour son bec, le Dronte a eu du mal à trouver son arbre généalogique.

Dodo de Surat.
En 1823 un ornithologue le classe même parmi les gallinacés avec les coqs. Avant qu'un autre savant ne le range enfin à sa place parmi les "colombiformes".
Mais les outils d'analyse moderne permettent de le mettre avec le Solitaire de Rodrigues dans une sous catégorie à part.

Les fouilles entreprises à Maurice en 2005 ont montré que le dodo était en fait beaucoup plus souple et vif que ce que pouvait nous laisser croire l'iconographie traditionnelle.

Nous voyons notre Dodo apparaître sur une gravure publiée en 1634 par le britannique Thomas Herbert. Il est représenté aux côté d'une poule rouge et d'un canari Huppé. Tous les trois sont des animaux disparus....

Le Dronte, lui, aurait, selon toute vraisemblance, disparu moins d'un siècle après sa découverte....Vers 1690.

Au tournant du XVIIe c'est sur le livre de bord du vaisseau hollandais Gelderland que l'on découvre une mine d'informations sur le Dodo.

Un chapitre entier relate en détails sa grosse tête, couronnée d'une peau plissée lui donnant l'illusion d'avoir un petit bonnet. Il n'a pas d'ailes, mais trois ou quatre pennes à la place. Il n'a pas de queue non plus.

Un vrai Dodo aurait même été rapporté exposé à Londres en 1638.

D'après le livre : Le voyageur et historien Thomas Herbert (1606-1682) rapporte que "leur taille importante les rend comparables à cet oiseau mythique que les Arabes nomment "Phoenix". Leur corps rondouillard et grassouillet pèse aux alentours d'une cinquantaine de livres".


Il poursuit ainsi sa description du dodo : "leurs ailes atrophiées semblent juste là pour nous rappeler leur appartenance au règne ornithologique. Leur tête déplumée est comme chauve, surmontée d'un panache ridicule, leur bec courbe, vert olivâtre, aux narines visibles. Leurs yeux sont petits, pareils à des diamants lisses et ronds, leurs plumes rebelles font duvet et leur queue consiste en trois frisette ridicules. Les pattes semblent rivées au corps, avec des serres munies d'ergots saillants".

En 1631 un marin anonyme livre ce portait un peu plus avenant du Dronte : "Fiers et magnifiques ils viennent à votre rencontre sans méfiance. Un rien hautains, l'air sévère, ils ouvrent leur bec, n'ont aucune crainte, paraissent même téméraires et ne reculent pas lorsque vous allez au devant d'eux. Pour se défendre leur seule arme est leur bec avec lequel ils peuvent vous pincer avec force".

Mais le dodo savait aussi courir vite, comme le rapportent des marins du vaisseau l'Arnhem échoué à l'Ile Maurice en 1662, et qui les attrapaient en les rabattant sur des chasseurs.

Il semble que sa corpulence pouvait varier considérablement selon la saison et l'abondance de nourriture. Et aussi que les spécimens rapporté pour être étudiés et dessinés aient été bien gavés durant leur voyage, les rendant plus gros artificiellement. Car le dronte se nourrissait de fruits crus, de figues sauvages, de graines de palmier et de pandanux, une noix exotiques.

Le dronte des Mascareignes vient des Iles Mascareignes composées de la Réunion, de l'Ile Maurice et de l'Ile Rodrigues. Il pond un seul oeuf par an ou tous les deux ans. Il est plus gros qu'un gros dindon pèse 10 à 15 kilos. Son nom scientifique est Raphus Cucullatus, Dronte.

Enfin il faut aussi mentionner les esquisses du Dronte réalisées aux Mascareignes par un certain Laerle, un marin doué pour le dessin, et engagé comme illustrateur sur le navire Gelderland. Elles sont considérées comme très réalistes et ne montrent pas notre animal ni dodu ni repoussant.

En 1848 Hugh Edwin Strickland défend la thèse d'une race disparue dans son livre "The Dodo and its kindred" (Le dodo et sa famille).

C'était avant l'exhumation des premiers ossements de Dronte, à une époque où beaucoup voyaient cet animal comme une sorte de mythe comme la licorne.
17 ans plus tard Georges Clark découvre les premiers ossements à l'Ile Maurice. 

Les drontes auraient été éliminés par les rats, macaques et autres animaux importé via les navires français hollandais et anglais qui faisaient escales dans ces îles et y défrichaient la foret pour planter du riz et de la canne à sucre.

Mais les Mauriciens aiment bien accréditer la légende selon laquelle le dodo n'aurait pas totalement disparu. Il resterait quelques spécimens cachés au plus profond des forêts mauriciennes....






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