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mercredi 2 janvier 2013

"Quand les (ani)mots s'amusent..." par l'Orient-Le Jour.


En ce début d'année 2013, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ce petit texte humoristique sur les animaux paru dans le journal "l'Orient le Jour" l'été dernier. Les images sont de Béatrix Potter tirées du site Peter Rabbit. A vous de me laisser vos impressions sur cette lecture.



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Opinions
Quand les (ani)mots s’amusent...
04/07/2012
Lina SINNO

"Pour changer de la politique et de ses tracas, et pour un peu de légèreté, sortons aujourd’hui des sentiers battus et allons faire un tour chez les animaux avant un saut au grand aquarium pour rencontrer tout genre de poissons... Dans le cadre d’une littérature dite ludique bien approuvée par l’Oulipo de Raymond Queneau et ses amis, jouons le temps d’un texte sur les mots, pour ne pas que les maux se jouent de nous.

C’est décidé ! Après lui avoir longtemps fait une basse-cour, Homard va enfin épouser Marie-Loup. Mariage évidemment désapprouvé par les parents de la petite, Omar étant d’origine arabe.
– Nous pigeon que tu l’aimes, lui disent ses parents, mais nous visons quand même un peu plus haut ! C’est toute une vie que tu cons truie avec ce bonhomme. Et puis, tu ne vas pas épouser un type aussi laie !
Mais Marilou s’en fout du physique étable plutôt sur l’intelligence.

– Et puis, dit-elle excédée, pourquoi êtes-vous aussi vaches ? Je suis peut-être ins truite, mais ne suis hélas pas une Bourd(b)on-Parme pour faire la difficile. Je ne veux pas finir seule, il n’y a pire que la sole litude dans la vie !
Le couple se mariera donc incognito ce qui, bien entendu, fera jaser les langues de vipère.
– Si on ne va plus donner de réception, cochon alors la liste des invités et décommandons les cotillons et les serpent ins, lance son frère qui prend la mouche.

Arrive enfin le grand jour. Marilou doit quitter la maison familiale pour son voyage de noces. Heureuse comme un poisson dans l’eau, elle s’habille en se déhanchant sur une chanson de Joe Cocker. Elle commence par relever ses cheveux en queue de cheval, met un petit cerf-tête pour retenir sa frange, noue autour de son cou de girafe son collier de chien qui fait un effet bœuf, maquille discrètement ses yeux de biche, étale un peu d’anticernes pour estomper ses pattes-d’oie, porte sa belle montre « Panthère » de Cartier, fait appel à la couturière, Ane marie, devenue si vieille qu’elle ne voit plus le chat de l’aiguille.
Elle la prie quand même de lui ajuster le paon de sa robe et de la reprendre un peu au ni veau des hanches pour mettre en valeur sa taille de guêpe.



Elle se retourne alors ver sa mère, pose son pied sur une sorte de crapaud d’un tissu proche du brochet et lui demande d’un thon hésitant :
– Quelles chaussures dois-je mettre ?
– Ces mules seraient parfaites, lui répond-elle d’une voix un peu seiche.
Une fois habillée, Marilou jette un dernier regard dans sa psyché, singe l’allure des divas pour se donner de la contenance, quand soudain, anxieuse, elle tâte son poule :

– Mon Dieu, pourvu que mon futur mari ne me pose pas un lapin, on ne sait jamais avec lui. Il est très caméléon.
Puis, se dirigeant vers la porte, elle s’affole :
– Mais ce n’est pas vrai ! Je suis une tête de linotte. J’allais oublier mon passeporc.

Elle reprend son air serin, sort enfin de sa chambre comme une renne avec sa nourrice qui lui tend un bouquet d’œillets dinde, sa mamie gaie comme un pinson pour avoir trop bu, le jardinier qui ri canne méchamment, sa nièce offrant à la ronde du chocolat Poulain, son père muet comme une carpe, sa jalouse de sœur semblant avoir avalé une couleuvre, les larmes de crocodile de ses deux tantes hypocrites, Faune et Flore, son cousin venu spécialement de Lion pour la voir et sa pauvre mère qui su phoque d’émotion.

Dans un élan, la jeune Marilou sort enfin, souris affectueusement à tout le monde, s’engouffre dans une belle Jaguar, leur fait un dernier cygne de la main et, sans plus tarder, demande à Raie mond, le chauffeur, de la déposer à l’aéroport où son é pou (évidemment puisqu’il est laid) l’attend pour passer en bons tourtereaux des vacances aux îles Caïmans."



Lina SINNO

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