vendredi 19 octobre 2012

Des Animaux à l'Auto, il n'y a qu'un Logo.


De l'animal à l'auto, des chevaux au cheval-vapeur, il n'y a parfois qu'un pas. Celui du logo. Celui du rêve ou de l'analogie, celui du symbole ou du mythe. La souris est allée se promener dans les allées du dernier salon de l'automobile. Et elle a rencontré toute sorte d'animaux. Des animaux sagement posés sur les carosseries bien lustrées des voitures exposées. Bien sûr ils n'étaient pas là présents comme dans une ferme, mais tout de même...
Le cheval cabré de Ferrari n'avait d'yeux que pour la Coccinelle, tandis que le buffle de Lamborghini se battait avec le taureau des formule Un sponsorisées par Red Bull. La souris n'a pas manqué de repérer l'oiseau en vol de Mazda auquel répondait l'oiseau en flèche de Skoda, sous le regard placide du cheval de Porsche.
Reste que la souris a aussi rencontré le lion de Peugeot et le jaguar de la marque au félin. Elle n'a pas non plus manqué le scorpion des Fiat 500 Abarth, totalement inoffensif, malgré son nom, ni le serpent des Alpha-Roméo, sorte de caducée sans venin. Il ne manquait que la Ford Mustang, restée aux Etats-Unis.

Amusez-vous avec cette revue de détails en image :




mercredi 10 octobre 2012

Le Lion, Kessel et moi.

Dans cet ouvrage, Joseph Kessel nous raconte l'histoire d'un lion. Mais pas n'importe quel lion.

Edition de 1970
C'est l'histoire de King qui nous est ici contée. King vit au Kénya aux pieds du mont Kilimandjaro. Il est l'ami et le complice de Patricia, une petite fille qui vit dans la réserve avec les bêtes sauvages.

Et King lui appartient depuis que les hommes l'ont découvert un jour, tout juste né et déjà abandonné. Oui, mais King a grandit et le petit lionceau élevé dans la maison est devenu le roi des animaux, grand, fort, majestueux, et capable de tuer pour se nourrir. Même si cela n'empèche pas Patricia de jouer avec lui comme avec un chaton et de se risquer à des accrobaties sur son dos.


C'est Jospeh Kessel lui même, écrivain voyageur venu en séjour dans la réserve, qui nous raconte cette histoire d'amitié entre un lion et une petite fille. Avec les yeux émerveillés de celui qui est devenu, dans son récit, l'ami d'un lion.

Joseph Kessel n'avait pas prévu de rester dans la réserve du père de Patricia. Il ne faisait que passer, le temps de transmettre une lettre, avant de repartir le lendemain. Mais sa rencontre avec King et son affection pour la femme de Bullit le feront changer d'avis. Finalement il restera, le temps du livre...

Edition de 2010.
Il nous présente aussi les Massaï, peuple guerrier de ces régions, tels qu'il a pu les observer lors de son séjour au Kenya.

Oriounga, le jeune Massaï rêve de devenir adulte en tuant un lion et en épousant la fille-lion.

Edition de 2007.
Patricia voudrait bien garder son ami King pour la vie, même si cela terrorise sa mère.

Et Bullit, l'ancien chasseur de fauves devenu gardien de la réserve, doit veiller à préserver la vie des hommes qui se trouvent sous sa responsabilité, quitte à abattre des animaux protégés.








Ajouter à cela une mère névrosée et angoissée pour sa fille, partagée entre son amour pour son mari et son instinct maternel pour la sécurité de son enfant, et vous aurez tous les ingrédients de ce roman paru en 1958.



L'Afrique, la savane, le lion, les bêtes sauvages, les guerriers Massaï et les hommes vont s'affronter et se rencontrer pour le plus grand plaisir des lecteurs petits et grands de ce classique de la littérature française.



lundi 1 octobre 2012

Traiter "Des Oiseaux" au XIIIème siècle, tout un art...

Le Phénix d'Hugues de Fouilloy.

La bibliothèque d’agglomération de Saint Omer en Normandie a mis en ligne cinq photos des enluminures du "Traité des Oiseaux" de Hugues de Fouilloy, datant du XIIIème siècle (1210-1225). Ce manuscrit provient de l'abbaye de Notre Dame de Clairmarais.

Les cinq oiseaux présentés sont accompagnés d'une inscription latine les concernant, comme par exemple "Cri du paon, maître effrayant" ou "Intelligence du coq, prudence du maître".  Du Phénix qui renaît de son sang, au Milan en passant par le Corbeau, le Cygne, le Paon et le Coq, l'auteur décrit dans son manuscrit tout un bestiaire d'oiseaux. Mais son but est bien d'instruire par le divertissement les moines dont il a la charge.


Les colombes. Source : Medieval Bestiary.



L'usage du bestiaire pour instruire les gens était courant à cette époque ou la symbolique était connue de tous. L'art médiéval était friand de ces représentations et ne fait pas vraiment de différence entre animaux mythologiques et animaux exotiques. Tous ont leur place dans le bestiaire.



Paon ou Corbeau ?



Son deuxième livre "De Avibus" a été rédigé en latin entre 1130 et 1160. Il s'agit d'un traité sur la signification symbolique des oiseaux mentionnés dans la bible et surtout dans le Nouveau Testament. La liste rappelle celle du "Physiologus", augmentée du travail des "Etymologies" d'Isidore de Séville, (surtout le livre XI "L'Homme et les Monstres" et le livre XII sur la description des animaux du bestiaire médiéval).

Soixante chapitres au total dont vingt-deux sur la Colombe et l'Autour qui symbolisent pour l'auteur le clerc et le chevalier, tous deux convertis à la vie monastique.

Viennent ensuite quinze chapitres sur la Touterelle et les Passereaux, symboles de la vie érémitique solitaire et de la vie cénobitique du religieux actif.

Cygne ou Milan? Bibliothèque de St Omer.



Les vingt-trois dernier chapitres sont consacrés à une sorte de bestiaire de morale traditionnelle des oiseaux. Pas moins de 127 éditions différentes de ce traité nous sont parvenues, sans compter les éditions récentes.


L'ensemble de ce "Traité des Oiseaux" comprend une trentaine de miniatures. Les cinq premières sont annotées ou illustrées en forme de diagramme.

Derrière son côté bestiaire, ce traité évoque le sens de la vie religieuse, ses devoirs et ses obligations. C'est particulièrement visible dans les cinq premières illustrations de l'ouvrage, qui montrent de nombreuses analogies avec la règle de Saint Benoit.





Coq ou Phénix ?

 L'auteur de ce manuscrit médiéval, Hugues de Fouilloy, est sans doute né à Fouilloy, près d'Amiens, vers la fin du XIIème siècle. Il était issu de la petite noblesse et sa famille avait reçu ses terres en fief de l'abbaye de Corbie près d'Amiens. Il précise dans son "Traité des Oiseaux" qu'il était clerc avant d'être chanoine. Donc lettré avant de devenir religieux.

Vers 1120, il entre comme frère à l'abbaye de Saint-Laurent-au-Bois. Devenue florissante, la communauté essaime en 1132, et crée une abbaye "fille" à Saint-Nicolas de Régny. Hugues en prend immédiatement la direction, ce qui illustre bien le charisme dont il jouissait alors. Vers 1150, Hugues de Fouilloy refuse la charge de prieur de l'abbaye de Saint-Denis de Rheims qu'on lui propose. Il prendra finalement la direction de son abbaye d'origine Saint-Laurent-au-Bois en 1152 et y restera prieur jusqu'à sa mort vers 1173 ou 1174.



On lui attribue la rédaction de six manuscrits connus dont le "De Avibus" ou "Traité des Oiseaux" dont sont issues ces enluminures. Hugues de Fouilloy a écrit surtout des traité d'exégèse et de morale, et toujours à la demande d'un frère convers ou d'un prieur nouvellement installé. Il utilise donc un style très scolaire.


L'Oie sauvage ou domestique.
La Cigogne.


















Héron ou Geai? Manuscrit de Troyes.

Avec l'aide de Lise, je vous propose de découvrir les images et les commentaires de ce manuscrit du traité "Des Oiseaux" de Hugues de Fouilloy conservé à la médiathèque de Troyes. Il présente les explications symboliques des oiseaux de l'ouvrage tel que les pensaient l'auteur vers 1150.
Je vous ai mis en illustration le Héron symbole de l'homme qui recherche les nourritures de l'esprit car "Héron s'envolant âme s'élevant". Une explication qui vient du fait que le héron se nourrit de poissons au sol, mais fait son nid dans les arbres, en hauteur. Et le Geai car "Geai gazouillant bavard calomniant" cet oiseau illustrerait par son bavardage sans sagesse le moine qui perd son temps en bavardage au lieu de travailler au bien commun. Deux exemples parmi d'autres. Vous y retrouverez aussi les oiseaux cités plus haut et bien d'autres encore.





Un grand merci aussi à @muséologique qui m'a fourni cette idée. Qu'en pensez vous? N'hésitez pas à laisser des commentaires, vos idées, vos questions, vos messages. Merci d'avance.


Pour en savoir plus :

Parmi les oiseaux présentés on trouve le Phénix avec l'inscription "Resurrectio phenicis spes future resurrectionis", mais aussi le Milan accompagné de cette inscription "Miluus carnes rapiens, desidiosus uoluptuosa quierens". Le Corbeau est affublé de cette phrase "Coruus crocitans, doctor predicans". Le Cygne majestueux est accompagné de cette devise "Albedo cigno simulatio in conuerso", ce à quoi le Paon lui rétorque cette phrase "Clamor pavonis. terror doctoris". Enfin le coq, qui était déjà gaulois, est accompagné de cette épitaphe "Gallus alis se percutiens est doctor aliis exemplum prebens. intelligentia galli prudentia magistri".